L’actualité est riche sur ce premier semestre 2023 pour la coopérative Up, devenue depuis peu Up Coop : changement de nom, modification de ses statuts pour devenir la première Scop à mission, nouvelle mandature, et même un déménagement de son siège social !
L’ensemble de ces évolutions tend toutefois vers un même objectif : réaffirmer plus fortement les valeurs de la coopérative qui fêtera l’an prochain ses 60 ans, et s’engager durablement pour l’avenir.
L’entreprise à mission : une réponse à un double enjeu
« Inscrire dans nos statuts notre qualité d’entreprise à mission nous engage collectivement dans ce qui constitue l’identité et les valeurs de la maison mère du Groupe Up », explique Youssef Achour, président de la coopérative UpCoop et du groupe Up. La raison d’être d’UpCoop, « Coopérer durablement pour un pouvoir d’achat à utilité sociale et locale » est le fruit d’un travail conjoint des 648 salarié·es associé·s de la Scop et de son conseil d’administration mené sur un peu plus d’une année. Échanges, ateliers, groupes de travail… il était important pour la Scop d’embarquer tout le monde dans ce vaste chantier. Une démarche mobilisatrice, qui engage et consolide le collectif dans la durée.
« C’est un moteur collectif puissant, dès lors qu’on se l’approprie ».
Mais être une Scop n’était-il pas déjà suffisant pour affirmer sa différence dans le paysage économique ? Il semble que non, et c’est là le deuxième enjeu de l’entreprise à mission : s’encapsuler dans une démarche plus lisible pour le grand public et pour les clients de UpCoop, raconter et défendre un modèle d’entreprise d’une manière encore plus contemporaine. En devenant une entreprise à mission, la Scop entend ainsi améliorer encore davantage son impact sur son environnement extérieur, et être plus ambitieuse dans les réponses apportées aux objectifs qu’elle s’est fixés, au nombre de 5 :
- Porter les principes démocratiques de l’ESS et de la RSE dans la gouvernance ;
- Favoriser l’engagement des salariés grâce à un dialogue social innovant et à des conditions de travail attractives ;
- Conjuguer les offres de soutien au pouvoir d’achat avec l’incitation à la consommation locale et responsable ;
- Placer la solidarité et la proximité au cœur de l’action territoriale ;
- Mieux protéger l’environnement et contribuer à la transition écologique.
Une démarche légitimée par un comité de mission composé de 10 membres, dont 5 extérieurs à UpCoop, appuyé par un audit externe annuel. Les résultats devront être rendus publics et viendront juger de l’effort engagé par UpCoop pour atteindre les objectifs fixés.
Une démarche qui a également abouti à un changement de nom. Up est devenu UpCoop. Un retour aux sources, en quelque sorte. Depuis près de 60 ans, la coopérative place en effet l’Humain au cœur de l’économie.
« Changer de nom, c’était pour les 648 salarié·es associé·es la volonté d’affirmer beaucoup plus fort notre ADN.
Notre premier nom, Chèque déjeuner, était réducteur par rapport à la diversité des services que nous proposons, c’est pourquoi nous étions devenus en 2015 le groupe Up, un nom plus appropriable également au regard de notre développement à l’international. Aujourd’hui, nous voulons revendiquer notre filiation et nos valeurs coopératives, que l’on retrouve clairement dans le nom UpCoop, et nous rapprocher de notre famille ESS », détaille Youssef Achour.
Des axes stratégiques réaffirmés
Le 17 juin, un nouveau conseil d’administration a été élu pour une durée de 4 ans. Youssef Achour, qui avait été nommé une première fois en 2019, a été réélu à la Présidence d’UpCoop et du Groupe Up, et Julien Anglade confirmé au poste de Directeur général. Sur les 16 administrateurs et administratrices élu·es parmi les 33 candidat·es, 7 le sont pour la première fois. « En tant que salarié·es associé·es, on a à cœur d’avoir un conseil d’administration représentatif des différents corps de métier de l’entreprise », énonce un porte-parole. Un conseil d’administration (CA) au sein duquel s’exprime la parité : il est composé de 8 femmes et 8 hommes, comme stipulé dans les statuts de la Scop. Un CA qui laisse aussi une large place au dialogue social : 3 des 16 élu·es représentent les organisations syndicales à l’origine de la création de Chèque Déjeuner en 1964 : la CGT, la CFDT et FO.
La nouvelle gouvernance entend prolonger les axes stratégiques engagés lors de la précédente mandature : poursuivre la digitalisation des offres et services, accélérer le développement du groupe, donner le pouvoir d’agir pour une consommation responsable et renformer l’adhésion des salarié·es et de l’ensemble des parties prenantes à la démarche RSE. Des axes, bien entendu, en lien avec les objectifs fixés en devenant une entreprise à mission en janvier dernier, garantissant sa contribution à la société.
« Nous sommes une entreprise qui veille depuis sa création à une croissance équilibrée responsable, cohérente avec une démarche sociétale et environnementale.
En tant que Scop à mission, nous ambitionnons d’être encore plus responsables dans notre fonctionnement et notre action », résume Youssef Achour.
À presque 60 ans, UpCoop n’entend pas s’inscrire dans une révolution, mais bien dans une évolution, en cohérence avec ses engagements fondateurs, et en phase avec les enjeux actuels de notre société.
Un nouveau siège à Gennevilliers
Depuis quelques semaines, les quelques 800 salarié·es d’UpCoop ont posé leurs valises dans le nouveau siège de la maison mère du groupe, toujours à Genevilliers, à quelques encablures des anciens locaux. Bienvenue à UP Gardens ! Un bâtiment certes moitié plus petit que le siège précédent (passant de plus de 30 000 à 15 400 m²) mais paradoxalement plus spacieux ! Composé d’espaces pensés radicalement différemment, modulables, ouverts, et lumineux, il correspond davantage aux nouveaux modes de travail, particulièrement depuis la crise sanitaire. « On ne travaille plus, on n’interagit plus de la même façon, et l’enjeu est de toujours donner envie aux salarié·es de venir sur site » précise un porte-parole.
Un choix d’implantation et de projet concerté avec l’ensemble des salarié·es. « Le choix du lieu a été important : nous souhaitions nous rapprocher des transports pour faciliter les mobilités douces.
Mais nous voulions également que ce bâtiment moderne dans sa conception réponde aux enjeux d’éco-construction incontournables.
Ainsi, la démarche bas carbone globale se ressent dans les choix qui ont été fait pour la construction et l’aménagement, de l’utilisation de matériaux de réemploi au choix d’acheminement de certaines structures, par voie fluviale depuis la Normandie, réduisant de 50 % les émissions de CO2 comparé au transport routier, en passant par l’utilisation d’anciens mobiliers pour l’aménagement intérieur. Enfin, nous avions pour ambition d’en faire un lieu qui apporte confort et qualité de vie aux salarié·es, comme en témoigne la large place laissée aux espaces végétalisés, et aux espaces de convivialité. Les retours sont tous positifs ! On retrouve du lien, on se voit, et ça fait du bien ! » déclare-t-on chez UpCoop. Pari réussi.