Depuis la création de Dalibo à Paris il y a une quinzaine d’années, le télétravail fait partie de l’ADN de l’entreprise.
Les salarié·e·s de la Scop, spécialisée dans l’administration du système de gestion de bases de données open source PostgreSQL, sont répartis aux quatre coins du territoire, et même au-delà de nos frontières. « Ils étaient 4 à la création de l’entreprise, et ce mode d’organisation a pu se mettre en place sur la base d’un choix délibéré, notamment compte tenu de la nature de leur métier, et de l’importance accordée à la qualité de vie », raconte Laura Ricci, chargée de communication, « mais l’intégration progressive de nouveaux salarié·e·s a constitué un enjeu fort ces dernières années. »
Aujourd’hui, la Scop compte une trentaine de salarié·e·s. Grâce à son expérience solide et son recul sur la pratique du télétravail, elle a pu mettre en place des mesures spécifiques depuis le début de la crise sanitaire il y a un an, ayant identifié très tôt les difficultés propres au confinement : le surtravail, l’isolement et la sédentarité.
« Le télétravail est basé sur la confiance, la transparence, l’autonomie et l’implication »,
rappelle Laura Ricci.
Des temps d'équipe primordiaux
« Cette attention portée à la communication interne est un des piliers de Dalibo et est aussi inspiré des modèles collaboratifs et ouverts de l’open source. Hors crise sanitaire, nous mettons par ailleurs particulièrement l’accent sur les temps d’équipe, qui sont primordiaux pour éviter l’isolement. Les groupes de travail thématiques, les comités permanents, transverses aux fonctions et aux régions, les coworking, sont fortement encouragés pour développer le lien social et la responsabilité collective. » Ainsi, en temps habituel, les salarié·e·s se retrouvent tous les 3 mois en co-working régionaux, et en juillet pour un séminaire de 3 jours au moment de l’Assemblée générale. « Il y a aussi les hackfest ! Nous avons institutionnalisé ce fonctionnement au fur et à mesure du développement de la Scop, notamment avec l’arrivée récente de nouvelles fonctions non DBA [les ingénieurs administrateurs de données] » complète Laura Ricci.
Mettre en place des mesures préventives rapidement
Mais en mars 2020, au début de la crise sanitaire, des signes inhabituels d’anxiété, de déconcentration et de fatigue se font ressentir chez certain·e·s. Une action concertée entre la cogérance, le CSE et le comité de direction se met rapidement en place, pour anticiper au maximum. « Nous avons rapidement compris que la difficulté serait de tenir sur la longueur », explique Virginie Jourdan, DRH et co-gérante de Dalibo.
« Comme toutes les entreprises de service, notre capital est l’humain. Il nous a fallu mettre rapidement en place des initiatives pour permettre à chacun·e de se ressourcer. »
Ainsi, la Scop a-t-elle créé un canal spécial sur son outil de messagerie instantané interne pour favoriser l’expression libre sur la crise, sans impacter le reste de l’activité de l’entreprise ni instaurer de climat anxiogène pour celles et ceux ne souhaitant pas y participer. lle a également offert 10 % de temps off par semaine à chaque salarié·e qui en aurait ressenti le besoin, et abondé des congés payés spéciaux, à raison d’1/2 journée par semaine dans une limite d’un jour maximum par mois, pendant le confinement. En plus de ces mesures, un accompagnement par notre partenaire RH, une coach RH et une psychologue du travail, a été mis à disposition des salarié·e·s. « On a rapidement mis en place le travail en mode dégradé, puis on a accepté le mode asynchrone », explique Virginie Jourdan, « C’était déjà un mode de communication déjà habituel chez nous, mais qui a été accentué par ce mode dégradé ». Une manière parmi d’autres de retrouver un peu de sérénité dans une période stressante.
Un RDV informel a aussi été institutionnalisé, le « café visio », un moment d’échange convivial, partagé chaque semaine pour celles et ceux qui le souhaitent.
« Enfin », poursuit Virginie Jourdan, « nous avons produit une sorte de mode d’emploi avec le CSE, ou comment traverser le confinement dans de bonnes conditions, afin d’anticiper les risques psycho-sociaux liés à cette situation particulière, avec des conseils pratiques (comment gérer son anxiété ou ses enfants), mais aussi le lien vers des numéros spéciaux ou des structures spécialisées. »
La communication interne, clé de réussite
La clé d’une organisation à distance réussie est donc bel et bien la communication interne, liée à la transparence des informations et des décisions prises par et pour l’équipe, et à l’accent mis sur l’accompagnement humain, tout particulièrement en conditions dégradées. Un état d’esprit coopératif qui, chez Dalibo, « s’exprime de façon évidente, et se préoccupe de baser nos pratiques sur la solidarité et la collaboration pour faire vivre notre outil de travail », conclut Laura Ricci.
À noter : Dans le cadre de leur temps CCC (Contribution, Connaissance, Communauté), qui correspond à 20 % de leur temps de travail consacré aux contributions externes à la communauté open source et au réseau coopératif, Laura Ricci et Virginie Jourdan aimeraient partager l’expérience du télétravail chez Dalibo avec le réseau des Scop et Scic.
N’hésitez pas à les contacter si vous souhaitez approfondir cette thématique ! laura.ricci@dalibo.com
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