Implanté à Chanteloup-les-Vignes (78) depuis 1994, Le Relais Val de Seine œuvre à la réinsertion de personnes éloignées de l’emploi par l’intermédiaire de la collecte, du tri et de la revente de textiles et chaussures usagés, et de son réseau de 7 boutiques Ding Fring situées dans l’Ouest parisien et les 15e et 20e arrondissements de Paris. La Scop emploie 140 salarié·e·s, dont une cinquantaine en insertion.
Ces dernières années, la Scop a vu le volume de ses collectes augmenter de manière conséquente, tandis que sa capacité de production restait limitée. Un projet d’agrandissement de ses locaux et d’acquisition de nouveaux outils s’est alors imposé. Mais au-delà des capacités de production du Relais, c’est bien le développement de l’emploi local qui est en jeu : la Scop sert chaque année de tremplin à une cinquantaine de personnes éloignées du monde du travail, qui retrouvent le chemin de l’emploi « classique » à l’issue de CDD de 2 ans maximum au sein du Relais.
Un plan de relance pour se déployer et se moderniser
« Face au défi d’un volume de textiles collectés toujours plus conséquent, nous avions déjà mûri le projet d’agrandir nos locaux, avant que la crise sanitaire ne passe par là », explique Emilie Morand, Directrice générale du Relais Val de Seine. « Aussi, quand la Région Ile-de-France a lancé son appel à projets PM’Up Relance industrie à la fin de l’été 2020, nous n’avons pas hésité à y candidater. Notre projet global représente un investissement se chiffrant à plusieurs millions, soutenu en partie par la Scop elle-même via des emprunts bancaires, que les 800 000 € de subvention que nous allons toucher via ce dispositif viendront compléter », détaille la directrice. Ces investissements conséquents vont permettre à la Scop de se doter de matériels de production plus modernes et plus efficaces, comme par exemple de nouvelles trémies, des balles tressées plus volumineuses pour compacter les textiles triés, ou encore un plus grand nombre de bornes de collecte grâce à de nouveaux partenariats sur le territoire. « Parallèlement à l’acquisition de ce matériel technique, ce plan d’investissement va nous permettre de poursuivre notre digitalisation, notamment par le renforcement de nos points d’étapes de tri, ou l’équipement des postes d’opérateurs, qui permettront une lecture de l’activité plus fiable », complète Emilie Morand. Ce plan de développement ambitieux devrait permettre à terme, en doublant la production, de créer environ 60 emplois supplémentaires, principalement en contrats d’insertion.
En Scop, une gouvernance plus agile
La crise sanitaire a eu un impact non négligeable sur l’activité du Relais. En mars et avril, l’entreprise s’est retrouvée à tourner au ralenti, voire à arrêter totalement son activité de collecte et de vente pendant un certain temps. « Pour les salarié·e·s en insertion qui n’ont pas poursuivi l’activité en présentiel, on a pu constater une vraie rupture sociale. Il a fallu un certain laps de temps pour que ces personnes reprennent le travail sur site. Afin de prévenir tout risque psychosocial, nous avons donc rapidement mis en place des groupes de parole, encadrés par des psychologues, pour que tout le monde puisse reprendre le plus sereinement possible », détaille la directrice. « La fin d’année a été difficile pour nous. Les salarié·e·s associé·e·s se sont donc réuni·e·s à plusieurs reprises pour faire émerger des idées et solutions innovantes pour réduire nos coûts et trouver de nouveaux débouchés. Ces réunions ont abouti à un plan d’actions que les sociétaires ont partagé avec l’ensemble des salarié·e·s. Cela a eu pour effet de remobiliser et de redonner de l’énergie à l’équipe, en repensant la place des sociétaires dans notre gouvernance, en dehors des instances décisionnaires habituelles, hors période de crise. Nous nous sommes montrés réactifs et innovants. C’est l’une des vertus notables de notre statut coopératif ! »
PM’Up Relance industrie : À travers ce dispositif, la Région Île-de-France souhaite sauvegarder le tissu industriel francilien mais aussi accélérer son renouvellement en veillant à intégrer les transformations numériques et écologiques indispensables à sa compétitivité et sa pérennité. Il s’inscrit dans le plan Nouvelle R' de la Région Île-de-France pour la réindustrialisation, la relocalisation, la relance et la résilience du territoire Francilien