« Paris dispose d'un patrimoine de salles de cinéma unique au monde * ! » annonce Dimitri Margueres, gérant du Club de l’Etoile, qui s’est transformé en Scop en novembre dernier.
Une salle atypique à Paris
Construit au début des années 20 sur le modèle d’un théâtre à l’italienne dans le 17e arrondissement à Paris, la salle va être rapidement consacrée au cinématographe. Puis, dans les années 50-60, elle se consacre aux films d’art et essai, en plus de tours de chants.
« C’est en 1985 qu’est né le Club de l’Etoile », raconte Dimitri. « Un groupe de professionnels du cinéma a alors racheté le Studio de l’Etoile pour en faire une salle de projection privée de grande capacité. À partir de cette date, le cinéma est devenu une affaire familiale. »
Le virage événementiel
En 2010, la salle prend un nouveau virage en rouvrant au grand public, en proposant de nombreuses soirées événementielles à thème et des retransmissions de spectacles. Mais c’est avec l’arrivée en 2015 d’Alexandre Pacquot, fils de l’un des fondateurs, et le renouvellement de l’équipe, que la dimension événementielle prend l’ampleur que l’on connait encore aujourd’hui. Conférences, DJ set, projections d’avant-premières, fooding, soirées cocktails…. Les prestations sont multiples ! « Nous sommes ouverts au public les week-end, avec une programmation fortement orientée vers la pop culture et le cinéma de genre, afin de toucher un public de 18-35 ans, qui déserte habituellement les salles de cinéma, hors blockbusters. Nous organisons également des soirées avec des influenceurs et des Youtubers qui viennent animer un ciné-club ou présenter un film. Et ça marche !», détaille encore Dimitri. Toutefois, « les privatisations et événements d'entreprise en semaine restent le cœur de notre activité », précise-t-il.
Se transformer en Scop ? Un choix logique
L’an dernier, Alexandre Pacquot annonce qu’il souhaite passer le relais. L’idée de la Scop s’impose alors rapidement. « L’équipe était déjà très engagée dans la gestion du Club. Et Alexandre voulait conserver l’état d’esprit du lieu, avec une organisation familiale très horizontale. Dès janvier 2021, nous avons alors commencé à travailler sur le projet de la transformation en Scop, et nous avons officiellement modifié nos statuts en novembre dernier. Les 5 salariés sont tous associés, et Alexandre reste encore quelques temps, en associé extérieur. » Dimitri poursuit : « C’était logique pour nous de passer en Scop, c’était dans la continuité de ce qui avait déjà été amorcé depuis plusieurs années. La seule chose qui change, c’est qu’on a encore plus de transparence qu’avant, notamment dans la réflexion stratégique, que l’on définit désormais en collectif. »
Se réinventer sans cesse
Le Club de l’Etoile a subi, comme tout le secteur culturel et événementiel, la crise sanitaire de plein fouet. Mais cette période a été plutôt bénéfique pour le ciné-club: « Pendant les confinements, nous avons été contraints de nous réinventer ! Notre philosophie, c’est de tenter de nouvelles choses. Alors nous avons développé un nouveau projet, finalisé l’été denier, pour parer aux éventuelles nouvelles fermetures : équiper notre salle de cinéma avec un studio TV, pour la captation et streaming live d’événements…. Quand nous avons pu réellement rouvrir en juin 2021, le public était au rendez-vous. Il y avait une vraie grande attente de séances événementielles, de sorties, après tous ces mois d’enfermement. Nous restons donc confiants malgré le contexte ! »
* avec plus de 400 écrans, dont une centaine classées Art et essai. Source : www.paris.fr