L’Union des forgerons est l’une des plus anciennes Scop de France. Fondée en 1912 par deux maréchaux-ferrants dans le 14e arrondissement de Paris, elle déménage en 1966 dans l’Essonne sur son lieu d’implantation actuel, Méréville, et compte aujourd’hui une centaine de salarié·e·s, dont une trentaine associé·e·s.
Depuis sa création, la Scop, spécialiste de la forge libre et du laminage circulaire, a su résister aux crises et se réinventer quand le contexte l’y poussait. Ses investissements réguliers, la motivation de ses équipes et sa recherche permanente de qualité, expliquent en grande partie sa longévité.
Des moyens de production moderne et un savoir ancestral
Aussi la crise sanitaire que nous traversons l’amène-t-elle, une fois encore, à innover et à rebondir tout en conservant son savoir-faire historique, socle de sa réussite. « Nous chauffons et transformons tous types de métaux et d’alliages pour fournir la matière première aux grands équipementiers, comme le ferait un maréchal ferrant pour la fabrication d’un fer à cheval. Nous sommes équipés de moyens de production modernes et innovants mais notre métier est artisanal et nos techniques ancestrales » explique Jean-Léry Lecornier, le Président Directeur Général de la Scop.
L’appui du projet France relance
Les pièces qui sortent des 20 000 m² d’ateliers sont majoritairement destinés aux secteurs de l’aéronautique/spatial, de la défense, et de l’énergie (nucléaire et gaz). La crise sanitaire a, de fait, particulièrement touché la Scop. « L’aéronautique, qui représente 30 % de notre activité habituellement, est tombé à 0 % brutalement. Nous avons dû arrêter totalement l’entreprise pendant un mois », raconte le PDG. Alors, quand le Gouvernement, aidé de l’Union européenne, lance avec l’appui de la DGE et Bpifrance le projet France relance destiné aux filières d’excellence, dont l’aéronautique, l’Union des forgerons n’hésite pas une seconde à y candidater.
Modernisation et digitalisation
« Nous nous sommes rapidement saisis de cette opportunité. Nous remplissions les conditions nécessaires d’éligibilité, dans la catégorie "Soutien aux investissements de modernisation". Le plan de relance vise plus largement à soutenir les entreprises qui s’engagent dans la transformation numérique de la filière aéronautique, la modernisation des outils de production industriels, bref, l’industrie du futur », précise Jean-Léry Lecornier. « L’Union des forgerons s’était déjà engagée 6 mois avant la crise dans la digitalisation de l’entreprise, avec la remise à plat complète de notre système informatique, dont nous poursuivons actuellement le chantier. Par ailleurs, le plan de relance va nous permettre de moderniser nos outils de production, avec par exemple l’acquisition d’outils de métrologie automatisés, de Scan 3D pour contrôler nos pièces forgées avant usinage, l’étude de faisabilité de mise en place de puces RFID pour optimiser la traçabilité et la gestion des stocks de nos pièces », détaille le PDG.
Remotiver les équipes et sécuriser le projet
Autant de projets qui vont permettre d’accélérer la modernisation de la Scop centenaire, mais aussi, note Jean-Léry Lecornier, de « remettre de l’énergie et de la motivation dans les équipes, touchées par cette année particulière ». « Les bénéfices du plan de relance seront bien sûr en premier lieu économiques, mais je constate d’ores et déjà que les bénéfices sont plus larges : nos grands donneurs d’ordre, nous ont réaffirmé leur engagement à notre côté sur le long terme, rassurés par le crédit et la garantie que nous donne la validation de notre projet par la DGE. » L’assurance pour l’entreprise d’aborder les années à venir plutôt sereinement.