« Ce que nous pouvons en Communs »… un thème qui interpelle, tout particulièrement lorsqu’on est entrepreneur·es individuel·les ! Qui plus est dans un secteur, celui de la culture, qui regroupe des activités si diverses…
C’est donc le sujet sur lequel a choisi de se pencher la CAE parisienne Clara & Clara Bis pour la 5e édition de sa Journée professionnelle à destination du secteur culturel, organisée en partenariat avec le Ministère de la Culture et la Mairie de Paris, et qui a rassemblé une centaine de participant·es le 30 mai dernier.
Interroger l’envie de faire en commun
Pour permettre aux entrepreneur·es de prendre de la hauteur sur le sujet, la Coopérative avait fait appel à trois intervenant·es pour parler des raisons, des moyens et des possibilités de coopérer pour entreprendre dans le secteur culturel, et plus généralement, pour interroger trois aspects de ce qui peut constituer l’envie de faire en commun.
Caroline Lesire, autrice sur les démarches de réduction du stress et co-fondatrice de l’association Émergences, a ouvert la journée avec une conférence intitulée « Comment les liens aux autres, au monde et à soi nous rendent plus forts ? ». Une intervention qui a permet de questionner la dimension relationnelle dans la formation de collectifs et le paradoxe de la pensée individuelle dans de nouveaux usages communs.
Puis Lionel Pioline, ancien champion du monde individuel et par équipe de trampoline au début des années 1980, et désormais directeur de l’École nationale de cirque de Rosny sous Bois, est venu aborder, à travers son expérience personnelle, la manière dont les performances sportives individuelles et collectives s’impactent, et ce qui forge la vision du collectif. Confiance, résilience et coordination sont ainsi selon lui les trois piliers qui permettent de gagner ensemble.
Trouver sa propre liberté grâce au collectif
Enfin, Timothée Duverger, docteur en histoire, enseignant à Science Po Bordeaux et chercheur associé, est venu remettre en contexte le concept de Communs et l’histoire des CAE, et questionner la complémentarité de la liberté d’entreprendre et des nouveaux espaces de partages. Posant le constat que les milieux de la culture et de l’entreprise sont parfois antagonistes, il a notamment rappelé que le modèle coopératif, et particulièrement celui de la CAE, était le meilleur levier pour les mettre en lien. Ainsi, entreprendre dans la culture dans l’ESS permet d’innover et de créer des modèles hybrides, dans lesquels il est possible de trouver sa propre liberté par le biais du collectif.
Une journée au cours de laquelle les entrepreneur·es culturel·les ont pu prendre du recul sur leurs problématiques quotidiennes pour s’inspirer, échanger, et réfléchir collectivement à de nouveaux modes de collaboration. De belles perspectives pour celles et ceux qui œuvrent dans un secteur qui, selon la directrice de Clara & Clara Bis, Myriam Faivre, a repris ces trois dernières années une belle dynamique d’activité, avec un chiffre d’affaires en hausse continue.