Foncières solidaires : un modèle en plein développement
Les foncières solidaires sont en plein développement. Confirmant aujourd’hui que leur modèle et leurs solutions proposées aux promoteurs et aux collectivités, elles sont devenues indispensables au sein du marché immobilier actuel.
Ces dernières années, plusieurs Scic ont vu le jour, et sont rapidement devenues des références dans leurs domaines d’intervention, à l’image de Villages vivants, implantée dans la Drôme et actrice du foncier rural, ou encore La Main, dédiée aux espaces culturels et artistiques.
La spécificité des rez-de-chaussée urbains
C’est dans ce contexte qu’est née la Scic Base commune en 2021, co-créée par les coopératives Plateau urbain, expert d’immobilier solidaire et d’urbanisme transitoire, et Le sens de la ville. Spécialisée en stratégie et programmation urbaine, cette dernière avait engagé en 2018 une étude en collaboration avec Science-po Paris sur la problématique de la vacance et de la standardisation des rez-de-chaussée urbains.
En effet, près d’un local sur dix est inoccupé. Boutiques abandonnées, rideaux de fer baissés, enseignes standardisées… ce triste décor est de plus en plus présent au cœur des villes comme dans les quartiers. En réponse à ce constat, Base Commune se propose d’acquérir et de commercialiser des locaux vacants en rez-de-chaussée pour y implanter des occupations à impact social : commerces indépendants, ateliers d’artisans, services, ou encore espaces culturels…
Redynamiser les quartiers
S’appuyant sur le savoir-faire et l’expérience de Plateau urbain et du Sens de la ville, la Scic Base commune propose une palette de services complète allant de l’achat de rez-de-chaussée à leur commercialisation, gestion et animation, en passant par du conseil et de la stratégie aux collectivités et promoteurs. La coopérative entend ainsi redynamiser les quartiers avec des activités utiles aux habitant·e·s et aux villes, soutenir des projets productifs et à impact social jusqu’ici exclus des centres-villes, et appuyer la création de projets d’intérêt collectif.
Après seulement 2 ans d’existence, la Scic et ses 4 salarié·e·s ont déjà réalisé 30 études, et s’apprêtent à finaliser leur 4e opération immobilière !
De nouvelles acquisitions en Île-de-France et en régions
Parmi elles, une opération hautement symbolique : l’acquisition de 1 000 m² place de l’Hôtel de ville, en plein cœur de Paris. Cette année, un café-buvette et un atelier boutique vont s’installer à titre expérimental. L’installation pérenne des opérateurs et opératrices retenu·e·s se fera quant à elle en 2027. Restaurant solidaire, boutique ESS, pépinière ESS… des activités en rupture avec le type de commerces habituellement représentés dans ce quartier de Paris et qui viendront renforcer la vie de quartier pour ses habitant·e·s !
Dans le même temps, Base commune, aux côtés d’autres foncières réunies dans le groupement Socle commun, a conclu un partenariat privilégié avec Grand Paris Aménagement, devenant ainsi un des investisseurs privilégiés pour les futurs rez-de-chaussée du territoire.
Mais les projets de Base commune ne se limitent pas à l’Île-de-France ! Ainsi, une nouvelle acquisition est en cours de finalisation à Nantes, ainsi qu’à Lyon où la foncière a remporté une consultation promoteurs. Elles concernent des mises à la location d’espaces dédiés au commerce et à des ateliers artisanaux, pour lesquelles Base commune appliquera l’un de ses principes fondateurs : proposer des loyers décotés, sur le principe des baux commerciaux d’utilité sociale, qui permettent d’ajouter des critères d’impact socio-environnemental à ceux d’un bail commercial traditionnel, et ainsi fixer des loyers plus accessibles. Un principe qui rejoint l’objectif de Base commune de renverser le système de calcul des loyers, en partant des besoins des locataires, recueillis dans le cadre d’enquêtes, et ainsi fixer la valeur par l’usage et non plus par la spéculation.
Lancement d’une première levée de fonds
L’emballement sur les acquisitions des rez-de-chaussée continue à prendre de l’ampleur. Pour continuer à y répondre avec pertinence, Base commune a lancé une première levée de fonds, toujours en cours, en direction des investisseurs institutionnels et fonds d’investissement à impact, avec un objectif de lever 10 millions d’euros au total, la moitié sous la forme de dettes bancaires, l'autre moitié en fonds propres et quasi fonds propres avec la Banque des territoires, notamment. La foncière lancera également dans les prochains mois une levée de fonds citoyenne.
Les rez-de-chaussée de nos villes n’ont pas fini de se réinventer !